La Zone 51 de la captation sonore

Ici, on entre dans la zone grise de la technique. Un domaine où la technologie a moins évolué qu’on ne le croit, où les défauts deviennent parfois des qualités, et où les recettes miracles sont aussi rares que les mixs parfaits à la première prise.
C’est aussi là que tout se joue : ce que vous captez, c’est ce que vous allez travailler, sculpter, sublimer. Autrement dit : rien ne remplace une bonne prise.

Ce domaine est vaste, presque infini. Je parle ici en bigleux de l’oreille : j’ai eu de très bonnes surprises avec du matériel modeste. Mais soyons honnêtes : dans la captation, on entre dans un monde empirique. C’est de l’artisanat sonore. Un monde fait de tâtonnements, d’essais, de « tiens, ce vieux micro-là sonne mieux ici », et surtout de projet sur mesure.
Ici, ce sont souvent les takers (ingés son spécialisés dans la prise de son) qui peuvent vous orienter, quand ce n’est pas le micro qui décide tout seul qu’il préfère votre salle de bain à votre studio.

Heureusement, il existe des classiques fiables, pour éviter de trop se perdre au rayon micro :

• Rode NT1 pour la voix : neutre, propre, silencieux.
• Rode M5 pour les guitares acoustiques ou les overheads : précis et abordables.
• Audio-Technica AT2020 : très bon rapport qualité-prix pour la voix et la guitare.
• Shure SM58, SM57 : les éternels indestructibles.

Mais… il n’y a pas de règle. Ce qui marche chez l’un sonnera plat chez l’autre. Ce qui semble médiocre en solo peut devenir magique dans le mix. C’est une cuisine. Et dans cette cuisine, vous êtes le chef. Et comme tout chef, il vous faudra du temps, des ratés, des tests… et quelques ingrédients de base de qualité.

Ne lésinez jamais sur un bon pied de micro. Un pied bas de gamme, c’est :

• un bras qui ne tient pas sa position,
• des bruits de sol qui remontent dans votre prise,
• un risque de casse au pire moment.

Mieux vaut un micro moyen sur un bon pied qu’un excellent micro suspendu à une antenne de radio FM.

Dans ce domaine, pas de miracle, pas de vérité universelle. Taker, c’est un vrai métier. Dans les grands studios, des pros y sont entièrement dédiés. Leur expérience, c’est de l’or en barre. Mais même chez vous, avec peu de moyens et beaucoup d’écoute, vous pouvez déjà faire des merveilles.